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Quelques
repères…

19 octobre 1959

Bizoux naît à Ixelles. Son père est bou­re­lier, vend du char­bon que Bizoux porte aux clients. Sa mère est femme au foyer, sa soeur se marie et a un fils nom­mé Gabriel qui meurt en bas âge. Père, mère et sœur sont alcoo­liques. Bizoux étu­die­ra la gra­vure aux Beaux-Arts.

Automne 1981

Ins­tal­la­tion au 2e étage du 34 Place St-Géry.
Gui­tare 12 cordes, chant dans la rue et les cou­loirs de la gare cen­trale, en amour avec Emcée, s’use les genoux des jeans devant la chaîne sté­réo pour faire des cas­settes pour les amis.
Ernest, adop­té dans un refuge, com­prend tout et ne connaît pas de laisse. Par contre, son fou­lard de mineur, rouge à pois blancs, lan­ce­ra une mode qui a tou­jours cours.
La pre­mière volée d’escalier s’enfonce au fil du temps, il n’y a qu’une seule toi­lette pour tout l’immeuble, au 2 ½, et le mon­sieur du 3e s’y endort régu­liè­re­ment, porte ouverte. Sa femme Annie ferme alors à clef et il réveille tout l’immeuble en criant : A‑NNIEEEEEE !!!
Emcée évite un jour l’écroulement de la chasse d’eau sus­pen­due en se pré­ci­pi­tant dans l’escalier.

Automne 1982

Démé­na­ge­ment col­lec­tif avec ceux du 5e étage du 34 Place St-Géry pour la rue du Via­duc à Ixelles, au coin de la rue Gof­fart, où Syl­vie Colin habite une cen­taine de mètres plus loin, dans la cour du fond de l’impasse du 77.

Au rez, Roch et un ancien café qui sert de conte­neur à gra­vats ; Bizoux et ses copines (Joëlle, Mymy,…) au pre­mier ; Raph à l’entresol ; Bip et Mimi au deuxième et Syl­vie A‑D au gre­nier. Pas de salle de bains mais une cui­sine col­lec­tive, et une toi­lette qui gèle en hiver.

Lorsque Bizoux s’en va, Ernest ouvre la pou­belle, sort une à une toutes ses boîtes de la semaine, les aligne dans le lit de Bizoux et s’y allonge en com­pa­gnie.
Le mes­sage est clair. 
Les genoux des jeans de Bizoux sont tous troués.

Après la rue du Via­duc, il y aura le 35, rue Emma­nuel Van Driessche, où notre Bizoux vit des mois plus opaques. Comme elle est forte, elle s’en sor­ti­ra, mais l’addiction l’aura éloi­gnée de ses amies, qui reviennent en cou­rant lorsqu’elle va mieux. C’est une époque de gra­vures sombres…

Ensuite, il y aura la “grotte” puis l’atelier aux Mom­men, une belle période de tra­vail artis­tique qui ne ces­se­ra plus.

Et puis DJ Bizoux qui fait dan­ser Bruxelles la nuit… Toutes ces soi­rées les­biennes bi gaies trans et autres en tous genres !
Com­bien d’a­mours et de ren­contres as-tu géné­ré ?
Les soi­rées “Dif­ferent”, les “Next”, à la Mai­son Arc-en-Ciel et bien sûr Les Biches ! Tel­le­ment atten­tive à l’énergie du moment, tu sen­tais “la piste”, tu savais nous faire vibrer par vagues, au son des rythmes du monde, tou­jours à l’affût de nou­veaux mor­ceaux que tu étais si géné­reuse à nous faire décou­vrir, à nous par­ta­ger.
Qu’est-ce que tu nous as fait dan­ser et aimer dis donc ! 

Et les ami­tiés tou­jours intenses, la throm­bose et les can­cers à répé­ti­tion, l’église du Bégui­nage et les Afghans, la redé­cou­verte des robes, les vête­ments qui passent tous au vert ! 

Pam­pi­ta, res­tée après le der­nier départ de Julia. 

Et cet amour deman­dé, ren­du, par­ta­gé toujours.

Au fond, Bizoux était une saltimbanque…

Son essence pro­fonde consis­tait à faire sau­ter toutes les fron­tières, elle ne sup­por­tait aucune bar­rière et les contraintes n’é­taient pas fran­che­ment sa tasse de thé. Le par­cours aca­dé­mique, pas­sage obli­gé dans divers lieux pres­ti­gieux (aca­dé­mie d’Ixelles, Beaux-Arts…), fit assez vite la place à la res­pi­ra­tion des tripes malaxées par la bru­ta­li­té de la vie. 

La vie de Bizoux et toute son oeuvre – en réac­tion peut-être – ont sui­vi le cou­rant de l’A­mour.
La liber­té et la pas­sion cou­laient dans ses veines comme le café ryth­mait ses jour­nées d’atelier. 

La pointe sèche, l’a­cide… quelle curieuse alchi­mie pour un coeur-à-corps débor­dant de la main ! 

Ses oeuvres sont l’é­cho de ses pul­sa­tions qui fai­saient aus­si vibrer sa musique et son enga­ge­ment aux côtés des per­sonnes réfu­giées et de toutes les causes liées à la dis­cri­mi­na­tion, sa pas­sion pour la pas­sion, l’a­mour de ses chiens, l’a­mi­tié indé­fec­tible, une soro­ri­té totale avec ses voi­sin·e·s artistes aux Ate­liers Mommen…

Mer­ci Bizoux, pour tout.

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